2024/ 1er lauréat du prix de thèse ATEG
L’association ATEG (Antiquité tardive en Gaule) s’étant donnée pour but de promouvoir à un niveau international les études d’archéologie et d’histoire portant sur la Gaule de l’Antiquité tardive dans les pays suivants : Allemagne, Belgique, France, Luxembourg, Pays-Bas, Suisse.
Elle propose d’attribuer tous les deux ans un prix de 500 € au meilleur mémoire de thèse en langue française, allemande ou anglaise, concernant des travaux archéologiques autour de la Gaule de l’Antiquité tardive (IIIe-VIe siècles).
Le premier prix de thèse de l’association ATEG a été remis le 14 décembre 2024 à Guillaume BLANCHET pour son travail intitulé : De la fabrication à la circulation des monnaies d’argent frappées aux Ve et VIe siècles après J.-C. dans les provinces occidentales de l’Empire romain : pour une étude archéométrique et archéologique des argentei soutenu en juin 2023 à l’Université de Caen-Normandie.

Le jury de ce 1 er prix était composé de :
Vincent Genevieve – Numismate, Institut National de Recherches Archéologiques / Iramat- CEB UMR 7065
Antony Hostein – Directeur d’études, Ecole Pratique des Hautes Etudes / AnHiMA UMR 8210
Michel Kasprzyk – Responsable de recherches archéologiques, Institut National de Recherches Archéologiques / ARTEHIS UMR 6298
Pierre-Stanislas Nouvel – Maître de conférence, Université de Bourgogne-Europe / ARTEHIS
UMR 6298
Résumé
De la fabrication à la circulation des monnaies d’argent frappées aux Ve et VIe siècles après J.-C. dans les provinces occidentales de l’Empire romain : pour une étude archéométrique et archéologique des argentei, Guillaume Blanchet sous la direction de Luc Bourgeois (Craham, univ. Caen Norm.) et Marc Bompaire (Iramat, CNRS/EPHE) Soutenue le 17 juin 2023 à l’Université de Caen Normandie
La monnaie d’argent qui circule en Gaule jusqu’au tournant des IVe et Ve siècles est le fruit d’une production centralisée et standardisée, issue d’une tradition propre à l’époque impériale romaine. Les Ve et VIe siècles, marqués par des évolutions de pouvoirs importantes et nombreuses, voient des changements majeurs pour ce qui concerne le champ monétaire : d’une part du côté de la production, avec la mise en place de nouvelles autorités et l’émergence de modalités techniques inédites ; d’autre part, relativement à l’utilisation, avec la redéfinition des aires de circulation des différents monnayages. Le monnayage d’argent, s’il n’a pas bénéficié de la même attention de la part des chercheurs que celui en or, illustre cependant de manière éloquente le rythme et les particularismes régionaux de ces
transformations.
La décentralisation de la frappe monétaire qui intervient en Gaule au début du Ve siècle ne marque pas une interruption dans l’usage de la monnaie d’argent ; au contraire, elle continue d’être fabriquée et diffusée, mais selon des modalités nouvelles, probablement à l’initiative de des chefs d’origine germanique. Les monnaies d’argent des Ve et VIe siècles, en raison de la fréquence de leur découverte dans des contextes funéraires, ont suscité de nombreuses études portant la détermination de leur nature monétaire ou non, et sur les pratiques associées à ces dépôts. Les autres aspects de ces monnayages ont fait l’objet d’une attention plus réduite : les particularités techniques de leur production, par exemple, n’ont jusqu’à présent été que très peu examinées, alors qu’elles peuvent constituer des indications précieuses sur les contextes de leur fabrication. Les indices relevés sur les monnaies quant à la mise en forme des flans et la confection des coins sont à cet égard particulièrement précieux. Ils permettent d’identifier des pratiques techniques qui s’inscrivent soit dans la tradition romaine impériale, soit relèvent des usages propres aux populations germaniques à l’origine de ces nouvelles émissions.
Comment ces monnaies d’argent ont-elles été produites en dehors des ateliers officiels romains ? Comment ont-elles été perçues et utilisées par les usagers aux Ve et VIe siècles ? De la Normandie actuelle à la Vallée du Rhin, ces questions ont été abordées par une approche interdisciplinaire selon trois aspects : la constitution d’un corpus d’environ 900
monnaies découvertes en Gaule, l’analyse élémentaire d’un tiers d’entre elles, et deux campagnes d’archéologie expérimentale visant à reproduire leur technique de fabrication.
Au travers de cette enquête, nous présentons l’évolution des caractéristiques de la monnaie d’argent frappée en Gaule post-romaine (fabrication, composition, circulation et usage) pour contribuer à l’identification de leurs autorités émettrices et, plus largement, replacer ces monnayages dans le contexte des mouvements de populations en Gaule aux Ve et VIe siècles.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
ateg (23 avril 2025). 2024/ 1er lauréat du prix de thèse ATEG. Antiquité tardive en Gaule. Consulté le 23 mai 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13sp1